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Photo du rédacteurSoluté Records

Cure-Pipe a trouvé Jésus (et le bon son du Lac), pour son nouvel album

Dernière mise à jour : 26 oct.


J’ai trouvé Jésus, annonce Cure-Pipe, avec le titre de son nouvel album lancé ce jeudi. En y prêtant une oreille attentive toutefois, on réalise que la révélation est plus musicale que divine. Et que ce qu’a trouvé Thomas Dakin Perron, c’est ce bon vieux son rock, punk et pesant. Le genre qui résonne souvent dans les garages, et jusqu’au fin fond du Lac.


En fait, une telle direction musicale relève en quelque sorte de la retrouvaille – plutôt que de la trouvaille –, pour l’auteur-compositeur-interprète. Car cet énième opus a des allures assumées de retour aux sources.


Des sources au penchant punk, rock, abrasif, en forme de tonne de briques et de mosh pit. Qui trahissent un peu les influences de Thomas Dakin Perron, et qui font honneur à tous ces rockeurs l’ayant précédé, au Lac et à Saguenay.


De passage dans les bureaux du Quotidien, à l’aube du lancement officiel de jeudi au Côté-Cour de Jonquière, le principal intéressé parlait de sons «texturés» au possible. Et d’un produit final qui, plus que toute autre proposition dans sa discographie, sonne comme «un tout».



Une «œuvre d’art» cohérente


Comme une «œuvre d’art» cohérente, qui s’apprécie d’un bout à l’autre, en spectacle. Cette cohérence est notamment due au fait qu’une bonne partie de l’album a été enregistré dans un vrai studio, plutôt que chez lui – fruit d’une récompense obtenue aux Francouvertes en 2023.


«D’habitude, je suis chaotique dans mon approche. Quand c’est moi, il faut que ce soit rapide. Ça fonctionne, mais ça donne des résultats vraiment alternatifs. Ça pourrait être 1000 autres affaires», met en contexte le Saguenéen, en précisant que le contexte, peut-être plus convenu, au Studio Madame Wood à Montréal, a mené à un résultat plus structuré. Plus «homogène».


Reste que l’homogénéité n’empêche pas la cohabitation de nombreuses influences musicales – qui remontent jusqu’au rock-balade «kitsch» des années 50. Ni l’exploration de différents territoires, avec les textes.


J’ai trouvé Jésus, par exemple, ça veut vraiment... «rien dire», rigole Thomas Dakin Perron, lui qui laisse le soin aux gens de trouver leurs propres révélations, entre ses mots à lui.

Il y a bien certaines pistes de réflexion, laissées ici et là. Comme sur Personne n’arrêtera cette moto avec son bras, phrase titre que l’artiste répète jusqu’à évoquer notre sentiment d’impuissance collective, devant des problèmes climatiques et sociaux bien difficiles à stopper, à simple bout de bras.


Puis sur Je vous déteste – pratiquement une chanson réponse à un autre titre : Je vous aime -, l’auteur-compositeur-interprète chante un optimisme obligé, réaliste. Propre à celui qui sait nécessaire d’avancer, même dans un monde «absurde» comme le nôtre.

«C’est une de mes seules chansons ever où j’ai composé le texte en premier. Ça s’est vraiment fait naturellement. J’ai écrit un poème, et j’ai gratté des accords vraiment simples, du genre feu de camp, par-dessus. Pour quelqu’un qui veut essayer de comprendre de quoi dans tout l’album, c’est pas mal la seule toune qu’il y a de quoi à ressentir réellement, et où c’est voulu.»


«Les autres peuvent faire ressentir quelque chose, mais c’est de votre faute», ajoute en riant Thomas Dakin Perron, qui lui-même fait plus souvent qu’autrement confiance à son subconscient, pour créer.



«Je compose sans arrêt»


Ça relève toujours de la spontanéité, de l’imprévu, dit-il. Comme de l’écriture automatique. Avec laquelle il arrive à une suite de brouillons improvisés - dont il ne garde au final que les meilleurs. Pour mieux se «réinventer», à chaque album.


«Je compose sans arrêt», avoue l’artiste, qui a déjà l’équivalent de deux autres albums dans sa manche, et qui envisage lancer le tout dans les prochains mois. «À la base, mon amour d’enregistrer, c’est avec du ruban magnétique, de vieux enregistreurs à bobine. Là, je suis vraiment là-dedans. C’est garage, encore plus garage que cet album-là. C’est abrasif à un point ou c’est presque expérimental.»


Pour l’heure toutefois, Thomas Dakin Perron a surtout hâte de partager J’ai trouvé Jésus avec le public québécois, au retour d’une première tournée européenne, cet été, durant laquelle lui et ses comparses ont pu tester le nouveau matériel.


Cure-Pipe, dont la formation est toujours complétée par Ingrid Pineault, Marc-Antoine Mackin, Gabriel Renald, Laurent Léveillé et William Carrier, se produira au Côté-Cour de Jonquière ce jeudi soir, au Quai des Brumes à Montréal vendredi, et à la Microbrasserie le Boquébière de Sherbrooke, samedi.


  • Marc-Antoine Côté, Le Quotidien

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